Nous vivons à cent à l’heure. Le rythme effréné du quotidien nous pousse sans cesse à faire plus, à aller plus vite, à optimiser chaque instant. Dans notre travail, notre vie familiale, nos loisirs… tout semble devoir être rentabilisé.
Alors, quand on déroule son tapis pour un cours de yoga, ce conditionnement ne disparaît pas d’un coup de baguette magique. Le mental, encore pris dans l’élan du monde extérieur, continue à courir. On entre en posture en mode automatique, le souffle reste court, on enchaîne les asanas sans réellement les habiter, l’esprit déjà tourné vers la suivante. On anticipe, on compare, on s’agite… Bref, on ne ralentit pas vraiment.
Et pourtant, le cœur du yoga, c’est justement cela : ralentir.
Ralentir pour revenir au souffle.
Ralentir pour sentir, ici et maintenant, ce qui est en train de se vivre dans le corps, dans le cœur, dans l’esprit.
Ralentir pour goûter chaque posture comme une méditation en mouvement.
Ralentir pour retrouver une qualité de présence.
C’est parfois inconfortable. Parce que ralentir, ce n’est pas « ne rien faire » c’est être pleinement là. Et cela demande du courage. Le courage de s’arrêter, de se rencontrer, de se regarder vraiment.
Sur le tapis, ralentir devient un acte de résistance douce. Un retour vers l’essentiel. Une manière de réapprendre à vivre en conscience, à l’écoute de notre rythme intérieur, si souvent étouffé par les injonctions extérieures.
Alors, la prochaine fois que tu déroules ton tapis, pose-toi cette question :
Et si je prenais ce temps pour simplement… ralentir ?
Pas pour réussir une posture.
Pas pour « bien faire ».
Mais pour être, tout simplement.
Namaste.