Il y a des jours où l’on se surprend à faire, dire, porter, choisir non pas ce qui vibre en nous… mais ce que l’on pense qu’on devrait faire, dire, porter, choisir. Pour être aimé, pour ne pas dérange, pour correspondre, pour tenir un rôle que la société, ou nous-mêmes avons défini. Cela devient si subtil qu’on ne s’en rend plus compte : on glisse dans le moule, on s’ajuste, on s’efface parfois, tout en croyant « faire comme il faut ».
Le yoga est un rappel. Un retour. Une rébellion douce mais puissante contre ces conditionnements qui nous enferment.
Quand je déroule mon tapis, c’est pour me retrouver. Non pas pour performer, ni pour donner une image de sagesse ou de souplesse. Mais pour être là. Entièrement. Avec mes forces et mes fragilités, avec mes tensions du jour, mes pensées vagabondes, mes émotions parfois incohérentes.
C’est un espace sacré, hors du regard des autres, même dans une salle pleine. C’est là que je peux oser ne pas « faire bien », ne pas répondre aux attentes, ne pas vouloir plaire.
Parfois, je choisis de ne plus aller au fond de la salle pour me faire petite. Je viens devant. Pas pour me montrer. Mais pour ne plus me cacher. Ni aux autres, ni à moi-même.
Sur le tapis, je ne joue plus de rôle.
Je respire. Je ressens. Je suis.
Et dans cet espace de vérité, quelque chose se délie. Le mental se calme. Le cœur s’ouvre. Le corps parle. L’âme s’exprime.
C’est là que la magie du yoga agit. Non pas dans la posture parfaite, mais dans cette présence sincère à soi.
Sortir des conditionnements, ce n’est pas fuir le monde. C’est apprendre à faire de la place en soi pour ce qui est vivant, authentique, libre.
C’est permettre à notre être profond de prendre sa juste place, d’abord sur le tapis… puis dans notre quotidien.
Et si aujourd’hui, tu t’autorisais à t’asseoir là où tu te sens pleinement toi ?
À ne rien faire pour correspondre, mais tout pour t’honorer ?
Le yoga commence ici.
Namaste.