Il est des blessures qui ne se voient pas, mais qui marquent profondément. Être trahi par une personne en qui l’on avait placé toute sa confiance par exemple, se heurter à l’hypocrisie, à l’ingratitude ou à la fermeture du cœur… Ces expériences peuvent nous laisser désemparés, vidés, voire brisés.
Comment retrouver foi en l’humain ? Comment ne pas se refermer à son tour ? Et surtout, comment se relever avec douceur et dignité ?
Le yoga, dans sa dimension la plus profonde, peut nous offrir des clés précieuses.
La première étape est d’accueillir ce qui est. Ne pas nier la souffrance, la colère, la tristesse ou la déception. Le yoga ne nous demande pas de « positiver » à tout prix. Il nous invite au contraire à observer, à ressentir, à vivre pleinement ce qui nous traverse, sans jugement.
Sur le tapis, dans la posture, dans le souffle, nous retrouvons un espace sûr pour déposer ce qui est trop lourd à porter seul
La trahison pour exemple blesse. Mais elle est aussi l’opportunité de revenir vers nous-même.
Dans le silence d’une méditation ou d’un pranayama, dans le souffle fluide d’une salutation au soleil, nous pouvons redécouvrir un ancrage intérieur.
Un lieu en nous que rien ni personne ne peut trahir.
Le yoga nous enseigne que nous ne sommes pas ce que les autres projettent sur nous.
Nous ne sommes pas leur trahison.
Nous sommes cette conscience témoin, toujours présente, toujours intacte.
Patanjali nous parle des kleshas, ces voiles qui obscurcissent notre vision. L’avidya, l’ignorance de notre vraie nature, pousse parfois les êtres humains à agir par peur, par égoïsme ou par inconscience.
Cela n’excuse pas la trahison, mais cela peut aider à la comprendre… et à ne pas la laisser nous enfermer dans la rancune.
Le pardon n’est pas un devoir. C’est un chemin. Et parfois, il commence simplement par le choix de ne pas nourrir la haine. De ne pas laisser l’autre définir qui nous devenons.
Chaque blessure peut être une initiation. Non pas dans un sens héroïque ou moralisateur, mais dans l’intime transformation qu’elle opère. Grâce au yoga, nous apprenons à rester debout, même au cœur de l’épreuve.
À nous relever, non pas en effaçant la douleur, mais en y puisant une force nouvelle.
Et petit à petit, nous réapprenons à ouvrir notre cœur.
Non pas comme avant. Mais avec plus de conscience. Plus de clarté.
Et toujours, avec cette paix intérieure qui ne dépend de rien ni de personne.
Namaste.