Pourquoi souffrons-nous vraiment ?

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Les Kleshas selon Patanjali : pourquoi souffrons-nous vraiment ?

Et si nos souffrances ne venaient pas tant de ce qui nous arrive, mais de notre manière de percevoir le monde ? C’est ce que propose de comprendre Patanjali, l’un des plus grands sages du yoga, dans ses Yoga Sutras. Ce texte ancien, mais toujours incroyablement actuel, identifie cinq kleshas, ou causes fondamentales de la souffrance.

En les explorant, on ne cherche pas à fuir nos douleurs, mais à les comprendre… et peut-être à commencer à s’en libérer.

1. Avidya – L’ignorance de notre vraie nature

Avidya, c’est la racine de tous les autres kleshas. Nous croyons être ce que nous ne sommes pas : notre corps, notre histoire, nos pensées. On s’attache à l’éphémère et on oublie notre essence profonde, paisible et éternelle. Tant qu’on vit dans cette confusion, on court après des mirages.

💭 2. Asmita – L’ego

Asmita, c’est le “je” qui s’empare de tout. “Je pense, donc je suis” ? Pas vraiment. Ce klesha nous pousse à nous identifier à notre mental, à nos rôles, à notre image. Mais plus on s’y accroche, plus on souffre dès qu’ils sont menacés ou changent.

3. Raga – L’attachement au plaisir

On a tous connu ça : un moment agréable, une relation, un succès… et l’envie qu’il dure pour toujours. Raga, c’est cet attachement au plaisir qui finit par créer de la dépendance, voire de la souffrance. Ce n’est pas le plaisir qui est un problème, mais notre besoin de le contrôler.

4. Dvesha – L’aversion ou le rejet

À l’inverse du raga, le dvesha nous pousse à rejeter ce qui nous dérange ou nous fait souffrir. On fuit, on évite, on repousse… mais cela ne fait souvent qu’amplifier notre inconfort. Dvesha nous coupe de l’acceptation et de la possibilité de grandir à travers l’inconfort.

5. Abhinivesha – La peur de mourir

Ce dernier klesha est peut-être le plus subtil, mais aussi le plus puissant : la peur de cesser d’exister. Elle nous pousse à nous accrocher à la vie, à contrôler, à anticiper, à nous inquiéter. Même les sages, dit Patanjali, ne sont pas totalement épargnés par cette peur.

Comprendre les kleshas, c’est déjà commencer à ouvrir les yeux. Le yoga ne cherche pas à nous rendre parfaits, mais à nous rendre lucides, libres, présents. À chaque fois qu’on pratique, qu’on respire consciemment, qu’on observe nos pensées sans s’y accrocher, on affaiblit un peu ces voiles intérieurs.

On accède à un chemin vers plus de clarté.

Les kleshas ne sont pas des ennemis à combattre, mais des enseignants à écouter. Ils nous révèlent où nous avons encore besoin de lumière.

Le yoga n’est pas un but à atteindre, mais un retour vers soi.

L’écoute de soi est déjà un pas vers la libération.

Namaste .

Frédérique Buisson

Professeure de yoga diplômée des Ecoles Nationales de Professeurs de Yoga
Membre de la Fédération Nationale de Professeurs de Yoga

Tel : 07 81 53 53 78
E-mail : shivasurya@sfr.fr