Il y a des moments, pendant un cours, où je guide une séquence simple, presque évidente. Et pourtant, je vois les élèves partir ailleurs : leurs gestes s’écartent de la consigne, leur souffle devient indépendant, comme s’ils suivaient un fil invisible qui n’est plus celui du moment présent.
Ce n’est pas une erreur. C’est le reflet fidèle de ce que fait notre esprit chaque jour : il s’échappe, il imagine, il commente, il compare. Nous cessons d’écouter ce qui est réellement là pour nous laisser happer par la voix du mental, cette voix qui veut comprendre avant de ressentir, réussir avant d’être.
Alors, doucement, je rappelle : reviens ici.
Pas dans la perfection du geste, mais dans la vérité du moment.
Pas dans la performance, mais dans la présence.
Revenir à la pleine conscience, c’est un effort, mais un effort sans tension. C’est un élan du cœur vers la clarté. C’est une invitation à écouter à nouveau les mots, non pas pour les analyser, mais pour les laisser résonner dans le corps, dans la respiration, dans cet espace intérieur où tout devient simple.
Chaque posture, aussi humble soit-elle, est une rencontre.
Une rencontre entre le souffle et la matière, entre l’intention et la limite.
Se placer correctement, ce n’est pas « bien faire », c’est être aligné avec sa propre vérité du moment. C’est accueillir le corps tel qu’il est aujourd’hui, sans lutte, sans fuite, sans masque.
Quand l’esprit revient au souffle, le geste retrouve sa justesse.
Quand la conscience revient à l’écoute, le mouvement s’ancre dans la paix.
Et dans ce silence intérieur, quelque chose s’apaise profondément, simplement.
Namaste.